6 mois, c'est le temps qu'il faut au Bénin pour faire quelquechose... et donc de remettre un peu tout ça à jour.
Le Ghana, pourquoi ? "tu verras c'est un pays super cool, avec des gens très accueillants, des paysages superbes". "Ouais et puis y a pleins d'activités à faire, des trucs à voir, des bonnes balades". "Et puis c'est vraiment pas cher et de bonne qualité!"
De beaux echos rajoutés à quelques infos encourageantes glanées sur le net, je motive Maelle pour partir 3 semaines dans cette contrée voisine du Bénin, d'où est originaire Marcel Desailly (souvenez-vous, le gars qui a un bon jeu de jambes...) et qui est l'une des destinations africaines de Robert August dans Entless Summer. Autant dire que ça sent bon tout çà !!!
Voici une petite carte du pays et de notre petit tour de 3 semaines
Alors, petit prélude contextualisant cette contrée (c'est un peu historique alors si ça vous gonfle déjà, sauter le paragraphe avec les dates).
En 1471, les Portugais débarquèrent sur la côte du futur Ghana, qui recevra par la suite le nom de « Gold Coast » (Côte-de-l’Or). En 1482, ils fondèrent un premier comptoir commercial à São Jorge da Mina, là où se situe actuellement la forteresse Elmina. Les Portugais se lancèrent le commerce de l’or, et la région devint le premier fournisseur de l’Europe. Ils gardèrent le monopole de ce commerce pendant plus d’un siècle et demi. Ils se lancèrent également dans le commerce des esclaves, commerce plus rentable que celui de l’or, qu’il supplanta bientôt en importance dès la seconde moitié du XVIIe siècle. Ils fondèrent El Mina, véritable base militaire, à partir de laquelle les portugais imposèrent leur volonté aux ethnies côtières, afin qu´elles leurs procurent or et esclaves.
Ce commerce attira des convoitises, les Hollandais réussirent à chasser les Portugais de l’Afrique occidentale en prenant leurs principales forteresses, entre 1637 et 1641. Les nouveaux colonisateurs partagèrent l’espace côtier avec les Britanniques, et quelques marchands européens. À l’intérieur des terres, de puissants états Akan se créèrent, dirigées par les Achanti, qui exerçaient une domination sans partage sur les peuples voisins, qui devaient payer un tribut sous forme d’esclaves.
Les Britanniques prirent progressivement l’avantage face aux Portugais et aux Hollandais, dans la lutte pour le contrôle du commerce de l’or et des esclaves. Mais ce dernier est aboli en 1807 par le parlement de Winchester. Les Britanniques achetèrent les comptoirs hollandais en Afrique, et fondèrent une nouvelle colonie, le Togo britannique (Togoland) en 1874. Dans les années 1920, la « Gold Coast » devint la colonie africaine la plus prospère grâce notamment au commerce du cacao, et aux exploitations minières.
Le Ghana est indépendant de la Couronne britannique depuis le 6 mars 1957.
(Wikipedia)
Notre histoire sur place est toute autre...
Après de belles galères, onéreuses, pour récupérer son visa ghanéen, Maelle atterrit à Accra, la capitale. Les prix ici sont presques identiques à ceux pratiqués en Europe pour les hotels, restos. La qualité en moins, malheureusement. Ici c'est simple presque tous les prix (affichés !!!) sont en dollars US, you know. Mais c'est déjà dépaysant !
On dégage rapidement de ce coin qui n'a pas de réel intérêt pour nous. Dans les quartiers "riches", on a l'impression d'être de l'autre côté de l'océan atlantique ou de la Méditerranée.
Direction l'Ouest du pays, en longeant la côte.
Petit arrêt à Krokrobite, fief des rastas et des blancs d'Accra qui viennent sur cette plage les WE. Cette petite baie est notre première rencontre avec l'océan ghanéen et les pirogues.
Krokrobite - Pirogue de pêcheurs. Ils n'aiment pas être pris en photo alors on est obligé de ruser un peu pour ramener des images de ces très belles embarcations colorées.
Le soir, direction Winneba, une ville où la pêche est au centre des activités (comme la plupart des villes du littoral d'ailleurs). Nous logeons au bord de la lagune, très sympa.
Vue de la chambre... entre lagune et océan.
Cape Coast, cité qui s'est développée autour de la traite négrière. 2 millions d'africains seraient passés par la porte de non retour...
Vue de la chambre du gouverneur sur la baie où mouillaient les navires du commerce triangulaire.
Petite anecdote, depuis les appartements du gouverneur anglais de l'époque, nous apercevons pour la première fois des baleines.
Petite particularité des visites (de quasiment toutes celles du séjour), on ne comprend pas grand chose, voire rien, de ce que raconte les guides, l'accent local est assez rude. Même les anglophones ne comprennent pas beaucoup plus que nous, petite consolation...
Elmina, ville symbole de la traite.
Port d'Elmina et sa petite baie.
Au milieu de la cour du fort, on trouve une chapelle, située au dessus des salles où étaient empilés les esclaves qui restaient là plusieurs mois entassés dans l'obscurité entre les morts et les déjections.
Fort d'Elmina. L'horreur se cache derrière la blancheur des murs et des cocotiers.
2 types de gnouf, un pour les africains, l'autre pour les blancs. Devinez lequel était pour les esclaves rebelles ?
Furtivement nous apercevons une nouvelle fois des baleines. Le Ghana serait-il mieux que le Saint-Laurent (Québec) pour voir ces bébètes ?
Nous dormons à Brenu, village côtier les pieds dans l'eau. On y voit clairement les effets de l'érosion, petit à petit il est grignoté par les vagues et l'océan.
Village de Brenu
Busua (ville la plus à l'Ouest de notre voyage), village hyper touristique en d'autres saisons (janvier-mars) nous offre quelques vagues, de belles promenades mais surtout un instant de repos. Car partout où nous passons, ça grouille de vie, de circulation, de bruit, d'odeurs et de ce qui nous a gêné réellement: des c...!! Depuis l'hotel, on ne perd pas une miette du balai aquatique de nos petits cétacés et des vagues...
Busua - Depuis le balcon de la chambre, on observe plusieurs baleines qui se prélassent dans la baie.
Pointe du Black Mamba Corner (pas mal de rastas dans les parages)
Pêcheurs rentrant au port avec des langoustes
Les villages de Dixcove et Butre aux alentours de Busua sont très agréables.
Vue de la baie de Dixcove depuie un fort. Des superbes vagues (droites que l'on voit ici mais aussi des gauches sur du reef) au large. Spot réputé dans le coin.
Des enfants partout, pas très très vieux.
Butre et son fort portugais en ruine qui surplombe une petite baie. Longue promenade sur la plage avant de se taper une bonne averse tropicale.
Plage de Butre avant l'orage
Vue depuis un fort portugais en ruine
La première semaine sur la côte se boucle tranquillement. Direction le pays Ashanti, réputé pour son peuple guerrier, sa culture et son artisanat.
Direction Kumasi, 2ème ville du pays à 5h de route de Cape Coast puis directement vers le lac Bosumtwi.
Ce lac, tout rond, est situé dans un cratère météoritique.
Nous logeons dans une case au bord de l'eau. Nous y restons 2 jours. Balades à pied dans les bananeraies (il fait chaud et humide sous les régimes!), sur les flancs du cratère à la végétation luxuriante, de beaux panoramas s'offre à nos mirettes. Coucher de soleil en faisant trempette.
Coucher de soleil depuis le lac Bosumtwi.
Petit port de pêche sur le Lac Bosumtwi
Ici on ne trouve pas de pirogue creuses, simplement de longues planches plates légèrement taillées pour mieux filer sur l'eau. Pas de pagaies non plus, tout se fait à la main (ou avec des sortes de raquettes). Elles sont posées sur de petits pics en bois. Toute une technique pour tenir assis dessus !
Kumasi et ses villages alentours avec des vestiges de temples ashantis. Des bas-reliefs en argile couverts de latérites entoure l'enceinte de la cour intérieure.
Figures en argile symbolisant ... euhh...des choses mais incompréhensibles à nos oreilles.
Besease's shrines, mot longtemps resté mystérieux pour nous du fait de la prononciation "à la ghanéenne".
On continue notre périple et filons vers l'Est maintenant en longeant le sud du Lac VOlta. Ce lac est artificiel, il est du à la création du barrage hydroélectrique d'Akosombo qui alimente en électricité le Togo, le Bénin, un peu le Ghana (le pays préfère vendre son électricité, plus chère, aux pays voisins que de fournir ses habitants correctement) qui du coup souffre de coupures incessantes.
Nous faisons une étape par Koforidua, ville dans les montagnes où l'on trouve un marché aux perles. Négociations fermes avec les vendeuses pour ces précieuses perles, typiques du ghana. Traditionnellement utilisées dans les cérémonies, elles symbolisent toute sorte de phénomènes (passage à l'age adulte, femme qui se marrie, chef du village, pour couvrir les morts, etc.). Je crois que Maelle est parée pour toutes les occasions à en croire la quantité ramenée...
Publicité pour les perles
Visite d'une usine qui fabrique ces "beads". Fabrication très rudimentaire utilisant des techniques simples. Les gens y sont très accueillants, ce qui fait du bien ! en même temps on ne repart pas les mains vides... oui oui je médie un peu, désolé, on est français ou bien ?
Atelier de confection des perles
"Bead is everywhere" mais bon, ça va un moment alors on s'est fait une excursion dans les alentours de Koforidua pour visiter une grosse chute d'eau. Rafraichissante après presque 2 heures de marche qui ressemblaient plus à de l'escalade d'ailleurs.
Chute d'eau au Nord de Koforidua
Après un nouveau périple en trotro (taxi-brousses locaux), nous arrivons dans la partie Est du pays, celle qui est limitrophe avec le Togo. Nous sillonons le coin entre le lac Volta et les montagnes qui nous séparent de Kpalimé (ville togolaise, étape de notre précédent voyage au Togo). On y retrouve principalement la même ethnie, les éwés. Des gens très paisibles et agréables.
On choisit de filer au Nord pour redescendre tranquillement vers le Sud pour se rapprocher d'Accra au fil des jours.
Hohoe (se prononce "Roroé"), est une petite ville qui nous sert de base pour des balades dans les montagnes.
Les chutes d'eau sont les principales attractions de cette région. Celles de Wli sont réputées pour leur hauteur. Nous tombons juste sur une promo d'étudiants ghanéens qui font la fête au pied des chutes. Ambiance !!
Maelle au pied des chutes de Wli
Les chutes sont dans le fond pour celles et ceux qui ont de bons yeux... Vue des montagnes depuis le village de Wli
La marche pour aller vers les grottes cachées est sacrément rude. Notre guide, 65 ans, est increvable. Nous si ... On y découvre la flore utilisée pour la médecine locale, des caves où des légendes/rites se sont déroulés et de très belles vues de la vallée.
Balade dans les montagnes pas loin de Hohoe.
Séchage des fèves de cacao (cocoa) dans le village
Visite d'un sanctuaire de singe. Une caractéristique de ces singes est qu'ils vivent avec les habitants du village. Ils sont vus comme des "petites divinités". La visite est une belle arnaque car les singes sont domestiqués (même s'ils se targuent bien de dire le contraire). Ils ne rappliquent qu'à la vue de bananes amenées par un guide. Tant qu'il y a de la bouffe, ils restent là, ensuite une fois le cadeau consommé, c'est moins évident de les voir...
Le leader de la horde, quand il arrive les plus petits, dégagent.
Après quelques énervements avec les taxis arnaqueurs, nous décidons de partir à pied dans la montagne pour rejoindre un petit village. Pas facile avec une carte au 1:100 000.
Ce monsieur de 65 ans s'est habillé pour la photo. Une santé et un physique de fer, grâce au miel... Il nous indique un sacré raccourci pour aller à Amedjofe, ville perchée dans les montagnes, plus de 2 heures de grimpette bien bien rude au milieu d'une végétation tropicale luxuriante.
Ici les gens sont vraiment cools mais ont quelques différends avec le système métrique... un peu énervant quand tu en as déjà plein les pattes et que tu tapes 5-6 km de montagne en plus, au lieu des 1,5 km annoncés (le fameux "ça reste un peu un peu"). Par chance nous chopons dans la vallée le dernier bus, sorti de nulle part, juste avant une bonne grosse averse, ouf !!!
La suite ...